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Echo des Paroisses de l’Issole – 01-02/2019

EDITO : Gloria in excelsis Deo !

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De Noël à la chandeleur, l’Astre d’en haut irradie de ses rayons nos cœurs englués jadis  dans les ténèbres, barrière de l’aurore d’un jour nouveau. Les quarante jours qui prolongent les rayons de l’Astre du Ciel annoncent aussi les premiers semis en terre selon certaines traditions. La vie peut alors jaillir de la terre emprisonnée par les gelées hivernales. Cette vie célébrée d’antan par des processions de lanternes et de torches s’est transformée, cette année, en une vallée de larmes pour nombre de nos concitoyens.

Alors que les lampions de Noël s’éteignent paisiblement, les braises fumantes des revendications sociales font encore élever vers le ciel une fumée dandinante. Le mois de décembre 2018 a été terni par d’incessants cris des milliers de travailleurs actifs ou en retraite qui n’arrivent plus à boucler leurs fins de mois…, ce mois a été noirci par les violences inadmissibles qui ont accompagné les manifestations qui se voulaient pacifiques…, ce mois a été secoué et perturbé par les attentats sanglants de Strasbourg au cœur des préparatifs des fêtes de Noël et la douceur de la joie qui l’accompagne.

Généralement, le mois de décembre se prête à la joie des retrouvailles en famille sous une cheminée ornée de cadeaux, des rencontres avec nos amis autour d’une table bien garnie… Décembre 2018 qui vient de fermer ses portes n’a pas revêtu ses couleurs éclatantes. Il restera marqué dans l’histoire de notre pays comme un « décembre perturbé », « un Noël avorté », « une fin d’année tragique ». « Reviendra-t-il marcher sur nos chemins changer nos cœurs de pierre… ? » clame un vieux cantique aux élans d’une prière en situation de détresse. A l’aube de la nouvelle année, nos cœurs se tournent vers le ciel pour implorer sa clémence pour l’avènement d’un monde nouveau marqué par la promotion de la justice sociale et la redistribution équitable des biens.

Aux braises fumantes « des gilets jaunes » dans nos carrefours qui ont laissé les stigmates d’une société aux blessures profondes, viennent s’ajouter les incertitudes d’une nouvelle année 2019 qui s’ouvre avec ses aléas, ses fentes, ses morsures et ses inquiétudes. Je m’interroge comme tout observateur : comment panser ces blessures qui risquent, avec le temps, de gangréner notre société ? Le cri des petits qui souffrent sera-t-il suffisamment entendu par les grands qui gouvernent ce monde ? Sera-t-il source d’une lumière nouvelle qui éclairera l’avenir de notre société au cours de cette nouvelle année ? Ou bien nous plongera-t-il dans des ténèbres plus noires encore ?

« Il viendra semer aux creux des mains, l’amour et la lumière ». Voilà une conviction ! L’espérance d’un monde renouvelé est bien présente dans ce cantique que nous pouvons reprendre en chœur avec la certitude d’un Dieu présent dans notre vie.

En effet, la venue d’un Rédempteur dans notre monde est un clin d’œil de Dieu sur toute l’humanité. Déjà, dans l’Ancien Testament, Dieu disait ceci à Moïse : « j’ai vu la misère de mon peuple…, j’ai entendu son cri » (Ex 3,7-10). Il a dépêché Moïse contre son gré pour libérer son peuple de l’oppression pharaonique. Ce que Dieu a fait hier, il le reprend définitivement avec l’envoi de son propre Fils. Il vient dans notre monde en petit enfant pour porter avec l’humanité le joug pesant de l’existence, l’éclairer dans sa marche et sa démarche. Hier comme aujourd’hui, cet Enfant, lumière sur nos pas vagabonds, reste une énigme dans sa fragilité, une hantise pour le Roi Hérode, une Joie pour les bergers, pour nous un don du Ciel ! Avec ce don, nous sommes sûrs de voir « fleurir dans nos déserts, les fleurs de sa tendresse…, briller l’aube d’une paix nouvelle » !

L’après-Noël devient alors le temps de l’appropriation de ce « Nouveau compagnon de route » qui vient croiser nos pas et les soutenir. Comme un soleil d’hiver, sa lumière fendille l’épais brouillard qui ceinture l’horizon et s’infiltre dans les méandres d’une forêt compacte où chemine l’humanité un peu déboussolée !

Désormais, Dieu se décline au présent : il se penche sur l’humanité pour en prendre durablement soin, la soutenir, l’accompagner, la faire grandir, la sauver… Il s’abaisse jusqu’à se mettre à la hauteur du plus petit parmi les humains, il se fait petit enfant fragile pour nous rendre fort. Le vieux Siméon exultera de joie en accueillant l’enfant Jésus et en le présentant aux mondes : « Mes yeux ont vu le salut et la lumière de toutes les nations ». Jésus est présenté au Temple : Dieu se soumet aux us et coutumes des hommes. Il se manifeste comme Lumière venue du ciel pour éclairer la terre : c’est le symbole fort de la fête de la chandeleur !

Accueillons cette lumière ! Ecoutons Jésus, prions-le, mettons-nous-en sa présence. Les santons de nos crèches qui retrouvent les greniers nous y invitent. Les bougies de la chandeleur chassent l’obscurité de nos vies, les disposent à s’imbiber de la vie même de Dieu et refléter cette vie.

 Père Dieudonné MASSOMA

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