Echo des Paroisses de l’Issole – 01/12/2018
EDITO : Gloria in excelsis Deo !
C’est l’intonation de l’hymne chrétien qui ouvre et solennise la célébration eucharistique. Cet hymne est présent dans la plupart des liturgies chrétiennes. IL symbolise un lien de communion entre ceux qui professent la foi en Jésus-Christ. En cela, le Gloria prend le nom de la « Grande Doxologie » par opposition à la « Doxologie mineure ou le Gloria Patri… ». D’inspiration privée, cet hymne met en exergue de manière concise la majesté des Trois Personnes divines: il glorifie le Père, loue le Fils (Agneau immolé), magnifie l’Esprit-Saint. Sa fréquence et sa place à l’ouverture de la messe dans le rite romain confèrent à cet hymne une place de choix dans la célébration du mystère du Christ. Dans cette célébration, l’homme répond par la reconnaissance, la louange et l’action de grâces.
« Gloria in excelsis Deo » est appelé chant des Anges lors de l’annonce de la naissance du Christ à Bethléem (Lc 2,1). Les Premiers destinataires de cette Bonne Nouvelles sont les bergers, veilleurs au cœur d’une nuit glaciale. Les Porteurs de cette Bonne Nouvelle, ce sont les Anges, Envoyés de Dieu. Autrement dit, la Bonne nouvelle de l’Evangile se manifeste singulièrement à Noël et s’exprime ordinairement dans le mystère de la nativité : Dieu se fait homme pour que l’homme vive de la vie divine. En épousant la condition humaine dans cet enfant de Bethléem, Dieu se dépouille. Il se dessaisit de lui-même pour donner à l’humanité sa propre vie. Et si Noël se conjugue avec « Joie » et avec « Bonheur », c’est en référence à ce Cadeau extraordinaire, à ce don ultime et sublime que Dieu offre à l’humanité : l’Enfant Jésus ! Le Gloria associe l’humanité à la louange céleste. « Pour tant de grâces, nous te rendons grâce » !
La Préface de Noël approfondit cette action de grâce : « Lorsque ton Fils prend la condition de l’homme, la nature humaine en reçoit une incomparable noblesse. Il devient tellement l’un de nous que nous devenons éternels. » Voilà ce que nous célébrons à Noël : le mystère qui a ébranlé les bergers et qui se mirent en marche, le mystère qui a ébloui les rois Mages et qui sont partis à la recherche de l’Etoile, le mystère qui a ému Zacharie et qui laissa exploser sa Joie… Et nous, dans quelle posture allons-nous accueillir et célébrer ce mystère dans notre monde d’aujourd’hui ? Pour y répondre, je me réfère à ces Paroles de Jean Lamarche de Trois-Rivières : « On va acheter des cadeaux aux enfants. Pour nous, Noël c’est surtout l’occasion de dire aux enfants qu’on les aime…[même si je suis agnostique] je peux expliquer à mon gars qui est Jésus et nommer deux des trois Rois Mages et leurs cadeaux sans consulter Google…Des fois, je me dis que si Jésus était venu au monde en 2012, il trouverait un drôle de mélange de gens qui l’accueilleraient sans trop y croire et des gens qui y croiraient sans trop l’accueillir… » ( Cf Journal Le Devoir du 21 décembre 2012).
Tel est l’imaginaire de Noël de notre monde qui contraste avec l’évocation du mystère qui met les bergers en route. La Bonne Nouvelle explicitée dans le cantique du Gloria stimule les pauvres Bergers enfermés dans leur condition à oublier celle-ci pour aller contempler le merveilleux Cadeau de Dieu à toute l’humanité. Ils sont certainement dans l’émerveillement et probablement aussi dans l’expectative avant de découvrir ce que l’Ange vient de leur annoncer. Quant aux Mages, ils vont adorer ce petit enfant, attitude parfaite de louange et de gratitude matérialisée par leurs offrandes. Pour eux, la gratitude se traduit par l’adoration, sentiment révérenciel dû à la divinité.
Ils louent Dieu avec leur cœur (intériorité) et avec leur corps (extériorité). Explicitée dans le chant des Anges lors de la messe, cette louange met plus en lumière notre attitude d’accueil que celle de « notre effort » traduit par la focalisation sur les points noirs de notre vie. La Joie du Don inonde pourtant la vie de ces chercheurs de Dieu, la change et la dispose à accueillir le Cadeau du ciel dans cet Enfant né ordinairement. Et nous ?
Comme eux, nous voici en route pour accueillir l’Enfant de Bethléem : certains vont l’accueillir sans vouloir le connaitre, d’autres le connaissent sans trop l’accueillir… Pourtant l’hymne céleste retentit avec force au cœur de notre nuit de peur et d’inquiétude, une nuit de consumérisme et de tintamarre… Cet hymne nous invite à :
Reconnaitre en ce petit enfant notre Sauveur et notre Dieu
Ressentir l’amour incommensurable de Dieu dans le don de son Fils
Remercier Dieu de venir planter sa tante dans notre monde
A Noël, louons Dieu à notre porte qui a revêtu notre humanité et ayons le cœur ouvert pour accueillir tout homme en qui Dieu s’identifie.
Père Dieudonné MASSOMA, Curé